Article paru dans

le 12 octobre 2022

 

DANS LA PRESSE LOCALE

LÉDIGNAN :

Bus scolaire : la colère des parents d'élèves du collège de Lédignan.

 
À Lédignan, le ramassage scolaire pose problème depuis la rentrée.
 

La rentrée de septembre dernier n'a pas été tout à fait comme les autres au collège de Lédignan. En tout cas, au niveau du ramassage scolaire, à la fin des cours, les élèves et leurs parents ont constaté un manque de places important dans les bus scolaires, sur deux lignes (l'une vers Ribaute-les-Tavernes, l'autre vers Lézan) gérées par Alès Agglomération et exploitées par Keolis, à la sortie de 16 h, les collégiens sont régulièrement refusés par les chauffeurs et contraints de prendre le prochain bus... une heure plus tard, à 17 h.

Changement de plannings

Devant cette difficulté, le directeur du collège a mis en place des heures de permanence «  pour la sécurité des enfants, afin qu'ils ne restent pas sur le trottoir ou dans la rue, précise Sandrine Meignant, qui représente les parents. Mais nous trouvons injuste que les élèves soient obligés de rester au moins une heure supplémentaire au collège quatre jours sur cinq à cause d'une mauvaise organisation des transports scolaires. À 75 € l'abonnement par an et par enfant, les parents attendent un vrai service en retour. Certains sont même doublement impactés, puisqu'ils vont chercher leurs enfants eux-mêmes.  »

Loin de se régler, le problème semble même s'aggraver, puisque les parents dénoncent aussi des manquements le matin. «  Certains jours, le bus est en retard. Mardi dernier, à Ribaute, il n'est carrément pas passé  », assure Sandrine Meignant, voix de parents qui réclament plus de chauffeurs et de bus pour transporter leurs enfants dans de bonnes conditions.

Contacté, Keolis, le transporteur qui gère les lignes pour Alès Agglomération, explique ces difficultés par un changement important au niveau des emplois du temps des collégiens. C'est l'argument avancé par Raphaël Sauter, directeur de Keolis Alès. «  La jauge est historiquement de 210 collégiens pour les deux lignes de bus de 16 h et 17 h, répartis de façon homogène : 50 % à 16 h, 50 % à 17 h. Nous avons deux bus à 16 h, d'une capacité de 55-60 élèves chacun et deux bus à 17 h. Mais, lors de la dernière rentrée, on a découvert des modifications d'emploi du temps, ce qui fait qu'aujourd'hui, on a 160 élèves à 16 h et 50 à 17 h. La balance est totalement déséquilibrée.  » Et si la plupart des parents ont pourtant réglé l'abonnement de leur enfant dès juillet, le transporteur assure que «  la photographie exacte des élèves à transporter n'apparaît qu'en septembre, voire octobre  ». Aujourd'hui, il renvoie la balle dans le camp d'Alès Agglomération. «  Est-ce qu'ils voudront mettre en place un véhicule supplémentaire à 16 h et est-ce qu'ils pourront le payer ? On a des solutions techniques qui génèrent un surcoût et la collectivité doit financer.  »

Une vitre explose sur la route

Pire encore, mercredi 5 octobre, Keolis, via un sous-traitant, a dépêché un chauffeur pour assurer l'une des liaisons. «  Il conduisait extrêmement vite  », rapportent les parents. À tel point que sur la route, le bus aurait «  frôlé un muret, entraînant l'explosion d'une vitre et choquant plusieurs enfants  ». Si Raphaël Sauter reconnaît «  une manœuvre qui aurait brisé uniquement la vitre extérieure du bus  », la vidéo d'un élève sur le réseau social TikTok relaie les images impressionnantes d'un trou béant dans une vitre, avec un véhicule roulant à pleine vitesse. À son arrivée, le bus aurait aussi accroché la voiture d'une parent d'élève, ainsi qu'une grille devant le collège. «  Nous ne voulons pas incriminer les chauffeurs, mais on souhaite alerter avant qu'un accident grave se produise, font valoir les parents d'élèves. Aujourd'hui, nous sommes très inquiets pour la sécurité des enfants.  »

Manque de places dans les bus, écoliers refusés, chauffeur pressé... Le malaise est palpable et l'organisation dénoncée.

Victor Guilloteau