
Temps de trajet trop longs, retards... Les transports scolaires virent parfois à l'enfer.
ARCHIVES / S. D. |
Les élèves de Manduel, Redessan et Rodilhan sont confrontés parfois au retard et à l'incohérence du réseau.
Des élèves désabusés, fatigués, parfois en pleurs, pour des raisons qui ne sont pas liées à leur scolarité mais aux temps de trajet en transport en commun. Tel est le calvaire enduré par des lycéens de Manduel, Rodilhan et Redessan depuis la rentrée de septembre. Une trentaine d'entre eux seraient concernés, ce qui devrait entraîner prochainement la création d'un collectif de parents.
À l'origine de cette démarche, Claire Gif, mère d'un élève de classe de seconde au lycée Jules Raimu à Nîmes, a écrit au député de sa circonscription, Philippe Berta (La République en marche). Elle lui a décrit la situation. “Habitant de Manduel, au niveau de l'arrêt de bus “Le Vincent”, mon fils, élève de seconde au lycée Jules-Raimu de Nîmes, ainsi que des enfants de Manduel, Redessan et Rodilhan sont fréquemment confrontés à des retards, voire des absences de correspondances de bus, quelquefois simplement d'une minute ou deux, mais avec des répercussions préjudiciables.”
William Portal, élu à l'Agglo : "Je rêve d'un syndicat mixte des transports"
Le problème des retards et de la longueur des trajets des bus pris par des lycéens de l'Agglo vers les établissements nîmois est arrivé aux oreilles de William Portal, vice-président délégué aux transports à Nîmes métropole. Le maire de Marguerittes assure qu'il va communiquer tous les incidents à la direction du service transports de l'Agglo.
"Sur Marguerittes, j'ai par exemple un collectif qui me fait remonter rapidement ce genre de problèmes rencontrés sur les lignes, notamment sur la 11. Je m'attends aussi prochainement à rencontrer des problèmes lorsque la carte scolaire pour les collèges nîmois va être modifiée. De nouvelles habitudes vont être prises. Il faudra y faire face."
William Portal considère qu'il faut rendre plus lisibles aux élèves les lignes et les trajets en bus scolaires "surtout s'ils sont réorganisés. Des réunions doivent être calées pour ça. Je comprends la réaction des élèves qui voient passer un bus Edgard portes fermées. Le problème, c'est que les réseaux Edgard et Tango sont séparés. Depuis trois mandats, je me bats pour qu'il y ait un syndicat mixte des transports qui réglerait le problème. Mais ça traîne et je le regrette..."
Le fait que le conseil régional d'Occitanie ait récupéré la compétence transports au 1er septembre n'a pour l'instant pas amélioré le quotidien des élèves confrontés aux retards et problèmes de correspondances, sans oublier la longueur des temps de trajet. "Nous attendons que la Région délègue sa compétence, en espérant que ce soit au futur syndicat mixte. J'aimerais le voir avant la fin de mon mandat", souhaite William Portal, optimiste. |
Retard et absences de correspondances Interrogée sur le quotidien de son fils depuis la rentrée, Claire Gif explique que ce dernier doit se lever à 5 h 30 pour prendre son bus de 6 h 51 pour arriver à 8 heures devant le lycée Jules-Verne. Et c'est dans le meilleur des cas ! Le moindre retard voire les absences de correspondance peuvent entraîner une observation de la direction de l'établissement scolaire quand il n'y a pas porte close...
Le soir, le fils de Claire Gif sort à 17 h 30 et arrive en principe vers 19 h 30. “Il a juste le temps de faire ses devoirs et de manger avant de se coucher... Il a accumulé la fatigue, le stress, il est dégoûté par cette situation. Quand je peux, je l'amène en voiture mais c'est compliqué.” L'habitante de Manduel souligne que cette difficulté dure depuis des années. Elle a alerté le lycée. “On m'a dit que ce problème dure depuis plusieurs années.”
Michel, autre père d'élève impacté par ces problèmes, relève l'incongruité de la situation. “Des élèves sont obligés de subir un trajet en bus d'1 h 15 avec la ligne Tempo de l'Agglo alors que le car d'Edgard passe devant eux, portes fermées. S'ils pouvaient le prendre, ils n'auraient plus qu'une vingtaine de minutes pour rallier leur établissement scolaire.”
“Jusqu'à 1 h 45 de trajet pour des élèves” Des lycéens de Darboux et de Raimu ne peuvent pas monter également dans les bus Edgard car ils habitent l'Agglo. “En clair, quand on habite à Manduel, on met plus de temps pour arriver à son lycée que si on part d'une commune plus éloignée mais qui n'est pas intégrée à l'Agglo”, notent des parents mécontents qui analysent la situation. “Ce n'est en fait que la conséquence d'un simple transfert de compétences et de responsabilités Département/Agglo concernant les transports scolaires.”
Dans le courrier envoyé au député Philippe Berta, Claire Gif demande une dérogation afin que les élèves des communes concernées puissent avoir accès à la ligne Edgard numéro 51 aux heures creuses de 9 heures à 16 heures. Et notamment à l'arrêt gare de Manduel-Redessan où “le temps de trajet pour rejoindre le lycée Gaston-Darboux, en face de Raimu, n'est que de 20 minutes sans correspondance avec Edgard au lieu des 1 h 45 minimum avec les bus Tango et la correspondance obligatoire.”
L'habitante de Manduel propose également que les élèves concernés puissent s'abonner à la carte transports scolaires Edgard (70 € par an au lieu des 19,20 € par mois chez Tango). Les prochaines vacances scolaires de Toussaint laisseront peut-être le temps de trouver des solutions pour ces élèves dont la réussite de la scolarité passe aussi par une réduction du temps de trajet en bus.
Yan BARRY
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