ADATEEP 30
 
 
 
4 avril 2019

NÎMES :

Sécurité Routière : la grande offensive envers les scolaires.
 


Parmi les victimes gardoises, de nombreux jeunes.

Quatre mille élèves de la 4e à la seconde, venant de 24 établissements du Gard, 262 enseignants accompagnateurs, des dizaines de bénévoles, les services de gendarmerie, de police, les pompiers du Gard mobilisés, la présence du directeur interministériel de la Sécurité routière... La préfecture du Gard se lance, le 18 avril prochain, dans une opération d'envergure. « C'est inédit, on n'a jamais monté un tel projet », sourit Patrick Bellet, directeur des sécurités.

Déjà dix morts depuis janvier

L'idée vient d'une initiative prise en 2017, au sein de l'école de police de Nîmes et qui con cerne alors, 150 lycéens.

« C'était une réussite, les jeunes avaient été touchés. Mais dans la voiture, au retour , je suggère au préfet de réitérer l'opération arec plus de jeunes » sourit Patrick Bellet qui s'empare de la carte blanche que lui laisse le préfet extrêmement sensible à la question des morts sur la route.

L'accord du maire de Nîmes pour laisser les arènes emmène les équipes de la préfecture dans une autre dimension. Le maximum de personnes à accueillir dans le site romain pour monter à 4 000. Ce seront donc quatre milliers de jeunes qui viendront pour une matinée dont ils devraient se souvenir. La société Dragauto a été sollicitée pour présenter ses cascadeurs et sa démonstration de crash-test « C'est très fort : on se rend compte de ce qui se passe lors d'un choc entre une voilure et un piéton, une voiture et un vélo et deux voitures, avec un passager sans ceinture, Et ces dernières ne roulent qu'à 50 km/h. Ce sont malheureusement des scénarios issus d'accidents réels », poursuit Thierry Pallier, coordinateur de la Sécurité routière dans le Gard.

La plupart des classes ont travaillé toute l'année sur le sujet et sont donc sensibilisées. Mais en visant cette classe d'âge, la préfecture espère intervenir avant que ne s'installent des représentations erronées que les jeunes peuvent avoir de la " maitrise " du risque routier. Ou avant qu'ils ne se laissent influencer par une «  identité comportementale atypique du Gard » comme disent les services de l'État, avec un joli sens de la formule.

Car le Gard reste ce mauvais élève de la mortalité routière 64 morts en 2018, déjà dix depuis le début 2019. Depuis 2014, année de baisse historique avec 43 décès, les statistiques sont reparties à la hausse.

« Derrière, ce sont des familles à qui il faut annoncer un décès, ce sont des vies brisées » rappelle Patrick Bellet .

Après avoir touché les jeunes, les services de l'État ont envie de proposer d'autres sensibilisations aux professionnels, y compris aux fonctionnaires des services publics, également usagers de la route.

EDITH LEFRANC

ET AUSSI

Ambition

Les « arènes de la sécurité » vont coûter 28 000 €, dont 10 000 € proviennent de la délégation interministérielle à la sécurité routière et 5 000 € de l'association nationale des sociétaires de la GMF. Emmanuel Barbe, le délégué interministériel (qui porte entre autres, le dossier du 80 km/h) était déjà venu dans le Gard en juin dernier. Son soutien au projet a été déterminant.

EN DÉTAIL

Conduites à risques

En 2018, sur les 64 décès, 11 sont dus au non-port de ceinture de sécurité. « Les conduites addictives sont présentes dans le Gard, plus qu'ailleurs. Mais les dis tracteurs, comme le téléphone portable, apparaissent aussi de plus en plus. Le vieillissement de la population amène également des accidents liés à des malaises », analyse Thierry Pallier.